Harold en Italie

HAROLD EN ITALIE

# Looking for Harold

Enquête-concert sur l’énigmatique Chevalier Harold-Byron
dans l’évocation musicale de Berlioz-Liszt.

Trois curieux enquêteurs partent sur les traces d’Harold, en Italie.
La rencontre entre Berlioz et Paganini, l’imaginaire de Byron, la démesure de Liszt sont mis en scène par Emmanuelle Cordoliani

Altiste : Vinciane Béranger
Pianiste : Damien Lehman
Comédien : Jean-Christophe Laurier
Mise en scène / Dramaturgie : Emmanuelle Cordoliani

DE LA MUSIQUE :

Berlioz / Liszt: Harold en Italie

Liszt : Romance oubliée

Paganini : Sonata per la grand viola

DU TEXTE :

Berlioz , Paganini, Liszt : Correspondances et Mémoires
Byron :
Correspondances, extraits du Pèlerinage de Childe Harold

Dans le cadre de la résidence à l’Abbaye de Royaumont, des extraits de la pièce ont été présentés au public, lors de  l’événement « Fenêtre sur cour(s) » le 14 mai 2017.

 

 

 

 

Altiste naviguant entre répertoire classique et musique improvisée, traditions d’hier et langage d’aujourd’hui, j’ai toujours été fascinée par l’œuvre d’Hector Berlioz, Harold en Italie, composée en 1834, pour alto et orchestre. Pour interpréter cette œuvre magistrale, se pose la question : d’où vient-elle dans l’esprit créatif de Berlioz, et qui est ce fameux chevalier Harold ?
Le thème de l’œuvre est celui du jeune Harold, personnage créé par Lord Byron dans Childe Harold, une ode poétique qui enflamma l’Europe de l’époque. Un jeune aristocrate quitte son Angleterre natale pour se chercher lui-même à travers un voyage exaltant qui finira au milieu des montagnes italiennes.

Berlioz s’empare de cette image follement romantique (voyage, quête de soi, relation avec la nature, liens entre musique et littérature). L’alto devient le jeune Harold et contemple le monde.

Berlioz écrit à la demande de Paganini qui vient d’acheter un alto de Stradivarius.

Puis Liszt, envoûté par l’œuvre, son envergure et sa beauté, se l’approprie et la transcrit au piano.

Alors, Harold est-il une chimère, un drôle d’animal avec des parties du corps créées par Byron, Berlioz, Paganini et Liszt ?

Pour répondre à cette question, avec la dramaturge Emmanuelle Cordoliani, nous avons créé le Bureau Européen des Chimères, qui a pour vocation de découvrir la composition de chimères exceptionnelles, dans ce cas celle d’Harold.

Ce spectacle a pour vocation de faire découvrir une œuvre par le regard des artistes qui la jouent. La forme théâtralisée, humoristique et pleine de suspens créée par Emmanuelle Cordoliani, saura captiver le public mélomane ou non.

Nous proposons au public de nous suivre dans cette enquête, qui nous permettra d’approcher ces quatre monstres sacrés. Nous suivrons le cheminement de Berlioz avec ses comportements enflammés (Mémoires chap.XXXIV, « Drame »), la rencontre imaginée entre Berlioz et Paganini, et l’appropriation par Liszt de l’écriture orchestrale de Berlioz. Les deux premiers mouvements d’Harold en Italie joués dans leur intégralité concluront le spectacle car, même si l’on peut évoquer Berlioz ou lire ses écrits truculents, sa musique n’a besoin d’aucun secours pour être reçue et savourée.

Chronologie:

Entre 1809 et 1811 Lord Byron parcourt l’Europe méditerranéenne

En 1812 il enflamme l’Europe avec son poème narratif Le Pèlerinage de Childe Harold

En 1833 le célébrissime Paganini achète un alto Stradivarius. Quelques semaines plus tard il entend la Symphonie Fantastique de Berlioz. Il décide de commander une oeuvre pour alto solo et orchestre à Berlioz.
Après quelques hésitations, Berlioz commence à composer en s’inspirant du Pèlerinage de Childe Harold , particulièrement de la partie italienne.

En 1834, le changeant Paganini, déçu par le manque de brio du Premier Mouvement renonce à la commande. Berlioz persiste et Harold en Italie est créé à Paris.

En 1838, Paganini l’affaibli entend l’ouvrage, s’en mord les doigts et fait un don de 20 000 francs or à Berlioz.

En 1836 Liszt transcrit Harold en Italie pour pouvoir le jouer dans la forme piano/alto. Il donne son manuscrit à relire à Berlioz.

En 1852, Liszt récupère son manuscrit et le modifie en donnant à l’alto la partie exacte de l’oeuvre symphonique.

En 1879, la transcription du patient Liszt est publiée.

EN 2016, le Bureau Européen des Chimères ouvre enfin une enquête pour déterminer qui de Berlioz, de Liszt, ou de Byron se cache derrière Childe Harold.

abbayederoyaumont